-Le mot de Valérie Bruat-
On a tous en tête une certaine idée de l’amour, confirmée par la télévision, la publicité, les romans à l’eau de rose… Apparemment, l’amour a vingt ans, il est jeune, a le cœur naïf et fringuant, et il ne se vit qu’une seule fois. Si on loupe le coche, tans pis pour nous ! Cette vision limitée des relations amoureuses s’accompagne bien entendu d’une sexualité torride faite de figures acrobatiques entre deux corps lisses, souples et débordants d’énergie adolescente. Avec quelques boutons d’acné en prime, on vous l’accorde. Bref, apparemment l’amour et la sexualité seraient réservés à la jeunesse..
Jusqu’à quand cette idée absurde va continuer à polluer nos conceptions de la vie à deux ? Malgré le fameux mois de mai 68, les préjugés ont la peau dure. Pourtant l’amour et la sexualité ont été interrogés, actualisés, révolutionnés. A cette époque, des jeunes ont fait entendre leur voix pour faire avancer les croyances vieillottes et archaïques transmises par leurs aînés. C’est justement de cette génération là dont je voudrais vous parler. Celles et ceux qui avaient vingt ans en 1968, et qui en ont aujourd’hui soixante-dix. Celles et ceux qui se sont battu(e)s pour la libération sexuelle pour tous. Celles et ceux qui ont permis de libérer la parole pour que la société intègre de nouveaux schémas familiaux et de couple. Où en sont-ils en 2022 du haut de leurs soixante-dix ballets ? Est-il aussi facile de revendiquer son esprit révolutionnaire à soixante-dix ans qu’à la vingtaine? Si vous vous sentez concernés par l’expression « soixante-huitards », cet article est pour vous. Voici deux clefs pour vivre et assumer en toute liberté vos amours et votre sexualité.
1. Vivre sa sexualité librement
Vivre sa sexualité librement. Tout comme lors de vos vingt ans, votre corps vous appartient entièrement. Personne n’a le droit de lui interdire quoi que ce soit. La société a du mal à accepter la sexualité des seniors, il existe peu d’images ou d’histoires proposant des modèles de seniors assumant une sexualité libérée. Les enfants ont aussi du mal à accepter la sexualité de leurs parents, vu comme un tabou. Comme si une fois parent, passé la cinquantaine, on serait considéré comme « trop vieux » pour jouir du plaisir des corps. Pas question de vous soumettre à cette injonction tacite qui vous couperait de la présence sous-jacente de votre désir ! A soixante-dix ans, notre manière de vivre, notre désir sont différents qu’à vingt ans, mais pas moindre. Juste différente. Aujourd’hui, vous avez la maturité de cœur et de corps pour prendre le temps d’explorer tout en douceur et sensualité de nouvelles sources de plaisir. Plus besoin de prouver, de performer, d’assurer : concentrez-vous sur vous. Vous pouvez à présent porter toute votre attention sur vos ressentis les plus infimes, les plus intimes…Etre à l’écoute de votre corps en répondant à ses besoins. Stimuler vos cinq sens par le toucher de beaux sous-vêtements, l’odeur gourmande d’un nouveau parfum, la chaleur de massages relaxants ou bien encore par la lecture de nouvelles érotiques…
2. Vivre sa vie de couple librement.
Vous êtes de la génération qui a révolutionné les mœurs. Vous avez vécu de près ou de loin ce chamboulement des croyances sur ce qui était perçu comme étant une « bonne famille », un « bon mariage »… Aujourd’hui, cette liberté est toujours à défendre. A soixante-dix ans, on peut vite se laisser enfermer dans la case du « vieux », de celui qui n’évoluera plus ; et notamment dans ses relations amoureuses. Et pourtant, tomber follement amoureux lorsqu’on est séniors n’a jamais été aussi actuel. Notre espérance de vie s’allongeant, notre état de santé s’améliorant, beaucoup de célibataires « génération 68 » refusent de subir une solitude forcée et cherchent à rencontrer l’amour. A soixante-dix ans, les corps sont ridés, un peu fatigués, mais le cœur est prêt, ouvert, disponible à l’étincelle de l’amour. Les modes de relations à deux sont sans limites : on peut décider de vivre ensemble, de s’aimer à distance, de partager juste les bons moments… Vous êtes libre de définir quel cadre vous souhaitez donner à vos relations amoureuses. Aussi libre qu’à vingt ans… et même un peu plus.