Articles dans le Parisien

Drague : les femmes prennent les devants

Agence de rencontres Paris 75

#MeToo et #Balancetonporc ont compliqué les relations de séduction. Dans le sillage de ces mouvements contre les violences sexistes, 61 % des femmes disent aujourd’hui devoir faire plus souvent le premier pas.

« L’homme propose, la femme dispose. » Cette citation de Jules Renard devenue un adage décrivant le schéma traditionnel des relations femmes-hommes a du plomb dans l’aile. La femme, un être passif attendant d’être séduit ? Que nenni ! La gent féminine mène désormais de plus en plus souvent la danse.

C’est ce que révèle une étude sur les Français et la drague, menée par YouGov pour l’application de rencontre Happn. Entre autres pourcentages, il en est un qui pulvérise ces supposées lois du jeu amoureux : 61 % des femmes interrogées disent faire plus fréquemment le premier pas.

Un taux « réaliste », selon Valérie Bruat, coach en relations amoureuses : « On le doit surtout aux femmes de moins 40 ans qui n’hésitent pas à marquer leurs préférences. Elles ont fait des études longues, arborent une réussite qui n’a rien à envier à celles des hommes… La société est en pleine mutation. De fait, les rapports entre les femmes et les hommes aussi. »

Davantage d’égalité dans l’approche amoureuse

« Cette tendance est encore plus vraie chez les jeunes autour de 25 ans, poursuit Valérie Bruat, qui dirige une agence matrimoniale. C’est donc très générationnel. Une femme de plus de 50 ans attendra, elle, que le monsieur fasse la démarche en premier. En tout cas, c’est ce qu’elles me disent. » Et l’experte de témoigner que si on constate davantage d’égalité dans l’approche amoureuse, ce changement en perturbe plus d’un. « Certains ont perdu leurs repères et les mouvements #MeeToo et #Balancetonporc ont fait que des hommes n’osent plus aborder les femmes. » Les campagnes contre les violences sexistes et sexuelles post-Weinstein ont-elles tendu les rapports de séduction ? Une petite majorité (51 %) le pense également. Toutefois, qu’une femme « propose » et soit à l’origine d’un rapprochement, cela ne semble pas poser le moindre problème. Au total, selon 71 % des sondés, il n’y a pas de règles établies sur le rôle de la femme et de l’homme dans le jeu de la séduction.

«Leur approche est plus discrète»

« Si 61 % des femmes témoignent faire aujourd’hui plus fréquemment le premier pas, les hommes ne sont que 51 % à le dire. Cela reste la majorité mais la différence est tout de même notable », précise Camille Bruchet, directeur de recherche à l’institut YouGov, en charge de l’étude. Comment l’explique-t-elle ? « Elles ont sans doute l’impression d’être à l’initiative mais leur approche est peut-être plus discrète que la drague masculine. Leurs signaux peuvent échapper à certains messieurs. » Aiment-elles draguer pour autant ? Pas vraiment. Les femmes sont seulement 20 % à répondre « oui » à cette question, contre 40 % pour les hommes. « Quoi qu’il en soit, hommes et femmes, de toutes les tranches d’âges, militent en faveur d’un rééquilibrage. Derrière le sujet apparemment léger de la drague, la question de l’égalité apparaît bel et bien », analyse Camille Bruchet. Et à ceux qui plisseraient encore le nez en signe de désapprobation, une autre étude, datant du mois de mars, finira peut-être de les convaincre. Selon cette enquête du site de rencontre The League, un couple a plus de chance de durer si c’est la femme qui se jette à l’eau en premier.

Sur les applis, les hommes restent à la manœuvre

Mais si les femmes abordent davantage les hommes qui leur plaisent, ce n’est manifestement pas grâce aux applications de rencontre. Choix des opportunités, immédiateté de l’échange… Facile pourtant de tester son pouvoir de séduction planqué derrière son écran. Or, force est de constater que ce nouveau cérémonial de la conquête amoureuse n’a pas vraiment modifié les codes de l’approche. C’est ce que révèle une enquête menée à l’échelle européenne sur les utilisateurs et utilisatrices de l’appli de « dating », Once. Elle valide même les clichés qui collent aux basques des femmes, des hommes et de certaines nationalités. Premier résultat : les hommes font le premier pas lors d’une drague via mobile. Ce sont en effet ces messieurs qui, à l’écrasante majorité, envoient le tout premier message. En France, c’est le cas dans 82 % des cas (85 % en Belgique et Grande-Bretagne, 88 % en Suisse…).

«Si je ne fais pas le premier pas, c’est moi qui ai le dernier mot !»

« Si c’est vous qui le faites, ça en effraie certains, analyse Laura, 26 ans, utilisatrice d’applis de rencontre. Ils ont l’impression qu’on prend leur rôle. Une fille directe, ça les bloque. Du coup, je laisse venir. Et puis, si je ne fais pas le premier pas, c’est moi qui ai le dernier mot ! » Mais, mais… Il existe désormais des applis de rencontres plus « girl power », comme Bumble ou Adopteunmec, où c’est à la dame, et seulement à elle, d’ouvrir le bal. Adopteunmec est d’ailleurs l’appli préférée des utilisatrices de ces modes de rencontre, à 37,9 % selon l’étude Ogury, spécialiste des données mobiles. Et comme les femmes sont encore beaucoup moins nombreuses que les hommes sur ces supports (5,7 % en sont adeptes contre 13 % pour ces messieurs), les choses ne seront peut-être pas figées très longtemps… Dans cette répartition des rôles, des exceptions apparaissent toutefois dans l’étude européenne Once. Plus on va vers le nord, plus les femmes osent… Le taux des hommes à se lancer les premiers dans la parade amoureuse tombe à 58 % en Suède et 54 % en Norvège. Une quasi-égalité.

Les enfants s'en vont, le couple trinque

Vous avez une question ?
Formulaire de contact
Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter

×
FORGOT YOUR DETAILS?
×

Go up

Rappel Immédiat